samedi 19 mai 2012

Sur mes lectures (5)

18h10 ~ Home Sweet Home

    J'ai enfin pu avancer dans Nuit Tatouée aujourd'hui, il ne me reste qu'une trentaine de pages à lire avant la fin, mais je souhaitais venir en parler rapidement ici avant de le terminer et d'écrire ma chronique sur mon blog officiel. Finalement, ce roman est une grande surprise, j'apprécie de plus en plus le style que je critiquais tant dans mon dernier article. Désormais, il me parait génial. Son côté sec qui alterne avec des passages en italiques plus flous (et plus "lyriques"), ça me plaît beaucoup. J'apprécie la façon dont la langue est travaillée dans ce livre. Je l'apprécie d'autant plus qu'il y est aussi question de la langue en elle-même : les citations et les œuvres qu'aime Cléo font partie intégrante de l'univers du roman. Sans elles, il n'aurait plus le même sens. Les personnages sont souvent comparés à des personnages des pièces de théâtre qu'on peut voir. Surtout Othello. Surtout des tragédies en fait. Et c'est vrai que la tonalité du roman nous donne une impression de tomber dans une tragédie. J'ai l'impression d'exagérer avec ça en ce moment (étant donné que je voyais la même chose avec Le Dernier Jardin de Lauren DeStefano) mais ici, ça me semble vraiment pertinent de le dire. Plus les pages défilent, plus le monde fantaisiste tombe dans une sorte de tragédie moderne sous forme de roman. Parce que de toute façon, c'est ça qu'est le Roman d'une manière générale : un nouveau "support" littéraire qui remplace les "anciens" genres tant aimés comme la tragédie. C'est plutôt pas mal pour quelque chose qui a été si longtemps critiqué que de trouver en lui l'équivalent d'un genre élevé. Bref, j'arrête mes épanchements littéraires là et me concentre à nouveau sur la raison qui fait que l'on peut voir en Nuit Tatouée une tragédie : Déjà, tout ce volume semble n'être qu'une large scène d'exposition (si y'a 5 tomes prévus, j'me marre parce que conventionnellement, une pièce fait 5 actes, faudra que j'aille vérifier), on y présente Cléo, mais aussi Lyn, Tania, Tybalt, et Axel. Et chacun semble représenter un personnage type du roman : Tania la confidente ou peut-être mauvaise conseillère, Tybalt l'amant jaloux, Axel, lui, on ne le voit pas encore assez pour que je dise quelque chose. Lyn... Je ne sais pas encore, peut-être l'élément déclencheur du destin ou de la fatalité qui va tomber sur la tête à Cléo, et bien sûr, cette dernière fait une parfaite héroïne tragique. Ou du moins, elle tend à le devenir. Elle-même le fait comprendre en parlant de Roméo & Juliette, ou encore de Desdémone dans Othello. Tout cela, je n'ai pas le sentiment de l'inventer, je crois que c'est hautement suggéré par l'écrivain. Et franchement, c'est passionnant. Quelque part, si l'auteur se place dans un mouvement qui redonne un sens à la tragédie, et bien, à mes yeux, c'est un message d'espoir : la littérature ne mourra pas demain. Il y aura toujours, de Sophocle à nous, quelqu'un pour garder en tête que les faiblesses humaines sont toujours bonnes à mettre en scène, à jeter sur le papier et à immortaliser.
    Je ne sais pas si je suis claire ou convaincante dans mon charabia, mais en tout cas, il me semble percevoir quelque chose à travers ce livre. Ca vient tardivement pour mon esprit compliqué, mais je ressens enfin plus qu'une simple lecture passive avec
Nuit Tatouée. Et tant mieux !

Indication sur ma lecture : je suis page 203

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