vendredi 8 novembre 2013

Désirs & Volupté à l'époque victorienne (compte-rendu d'exposition)

Albert J. Moore, La Quatuor, hommage du peintre à l'art de la musique (1868)
 
    Le 30 octobre dernier, en compagnie de Matilda, Alacris, Jamestine et Alexandra, je suis allée à l'exposition "Désirs & Volupté à l'époque victorienne" du musée Jacquemart-André. Personnellement, je ne connais rien à l'art de l'époque victorienne, mettre des mots dessus est assez difficile, mais je suis ressortie satisfaite de cette exposition. Comme je suis un peu chieuse, je vais tout de suite parler du point négatif que nous avons toutes les cinq rencontré : le prix. L'exposition était très chère (11€ à 15€) pour le peu de salles à voir et la pauvreté des explications (la plupart du temps, nous n'avions qu'un petit récit biographique du peintre dont il était question, ou un rappel de l'histoire que le tableau représente, ça aurait pu être sympa si ça n'était pas constamment répété avec des mots différents (que ce soit sur les murs ou avec l'audioguide)). Mais bon, c'est tout de même une magnifique exposition qui vaut le coup d’œil, avec des tableaux rares que nous ne reverrons sans doute jamais (collection privée). De plus, les thèmes abordés étaient très intéressants : "Désirs d'antique", "Femmes fatales", "La volupté du nu", pour mes préférés. 
    Étant donné que je n'y connais quasiment rien à l'époque victorienne (comme je vous l'ai dit plus haut), je vais surtout faire une sorte de compte-rendu subjectif avec mes ressentis sur quelques œuvres, tout en regardant les notes que j'ai prises durant l'exposition.

Sir Lawrence Alma-Tadema, Les Roses d'Héliogabale (1888)
    Les Roses d'Héliogabale d'Alma-Tadema a été mon premier coup de coeur durant l'exposition. Il fait parti de la section : Désirs d'antique. Il m'a plu, à première vue, parce que je le trouvais d'une grande précision et que les couleurs claires le rendaient très doux, agréable, presque reposant. Mais une fois que l'on sait ce que ce tableau représente, on se rend compte qu'il allie beauté, cruauté, douceur et violence. En effet, l'empereur romain Héliogabale que l'on peu voir au second plan (?), installé avec ses convives, décide d'envoyer une pluie de roses sur ses courtisans qui sont au premier-plan. Sauf que ceux-ci sont en train de mourir étouffés. Ce tableau est un oxymore parfait ! Et j'aime les oxymores, particulièrement ceux qui lient le monstrueux au superbe. Comme j'aime dire des choses tirées par les cheveux, ce tableau me fait un peu penser au titre du recueil de poèmes de Baudelaire, Les Fleurs du Mal. Pour le coup, c'est parfaitement imagé.
    
Frederic Leighton, Jeunes filles grecques ramassant des galets au bord de la mer (1871)

    Ce qui m'a séduite, dans ce tableau de Leighton, c'est le côté très gracieux des jeunes filles. En effet, on peut voir qu'elles se trouvent entre deux instants, que leurs gestes sont suspendus, immobilisés et qu'elles ont été peintes dans un moment de grâce. Elles sont en plein milieu d'un action, d'un geste et elles sont belles à ce moment-là précisément. De plus, le côté très "dansant" des voiles me surprenait beaucoup lorsque j'étais à l'exposition. On dirait presque des formes surréelles, des ombres qui se déploient. Bref, c'est un tableau où, je trouve, nous ne sommes pas happés dans les détails, par l'arrière-plan, mais vraiment par le sujet qu'il représente. Et à côté de tous les autres tableaux présents durant l'exposition, je trouvais que c'était celui qui sortait le plus de l'ordinaire. Les couleurs, les formes, le mouvement, l'ambiance... etc., tout ça m'a plu.

John W. Waterhouse, La Boule de cristal (1902)
    Puis, quelques salles plus loin, j'ai compris un truc : il aura fallu que je vois un tableau de Waterhouse en vrai pour me mettre à l'aimer. Jusqu'à maintenant, je ne voyais que des "photos" de ses tableaux sur Internet et je ne m'y intéressais pas beaucoup, désormais je comprends l'engouement de certaines de mes amies pour ce peintre. Ouai, c'est carrément beau en vrai. Comme quoi, voir réellement, observer le relief de la peinture, sentir les couleurs, ça change la vue qu'on a d'ordinaire sur cette peinture. J'avais ressenti la même chose, en voyant en vrai certains tableaux de Friedrich dont j'étais amoureuse, l'an dernier.
    Le thème, déjà, me plaisait énormément : ce retour à une époque médiévale pleine de sorcellerie, afin de fuir une vie devenue trop industrielle, changée trop vite en trop peu de temps. J'ai grandi avec une certaine admiration pour la magie, une sorte de "respect pour les sorcières" et la mythologique qui les accompagne... etc. (et je ne parle pas de Charmed, mais plutôt de l'amour qu'ont ma mère et ma soeur pour Merlin et autre grand sorcier), c'est resté encré en moi, même si je m'en éloigne de plus en plus. Du coup, le tableau de Waterhouse, que vous voyez ci-contre, me parlait - ou parlait à mon enfance toute entière. La présence du crâne, de la baguette, du grimoire magique, la couleur de la robe (le rouge de la femme fatale, du sang... etc.), les cheveux noirs, tout me plaisait et me faisait entrer dans une atmosphère quelque peu fatale et mystérieuse (ahah). Il me semble que nous sommes restées pas mal de minutes assises devant ce tableau avec Alacris. Un homme est même venu nous parler afin de nous expliquer qu'il existait un autre tableau de Waterhouse qui représentait son opposé : une femme vêtu de blanc, plutôt dans la bonne sorcellerie que dans celle qui est suggérée ici. Mais ce tableau n'était pas exposé, il était conservé au chaud dans sa collection privée.
    Bref, Waterhouse est un grand coup de cœur pour moi à l'heure actuelle, et c'est devenu une évidence pendant les vacances où je montrais à ma famille le magazine explicatif de l'exposition et les cartes postales que j'avais achetées. Même si je n'ai plus l'émotion d'être devant le tableau, je m'en souviens toujours et je n'hésiterai pas à me damner pour voir d'autres tableaux de Waterhouse.

    Je vais clôturer cet article sur les deux derniers tableaux qui ont suscité mon attention. Dedans se trouve même mon préféré (oui oui, il y a un tableau que j'ai aimé encore plus que Waterhouse).


   La Couronne de l'amour de John E. Millais (à gauche) est un tableau que je trouvais particulièrement ambiguë. Je ne dirais pas qu'il m'a démesurément plu, c'est surtout les explications que le monsieur (dont j'ai parlé précédemment) nous a données qui m'ont fait aimer cette peinture. Il reprend un poème de George Meredith plutôt morbide : c'est l'histoire d'un jeune homme fou amoureux d'une princesse qui, pour l'épouser, doit la porter dans ses bras sans la lâcher jusqu'en haut d'une montagne. Cependant, une tempête arrive et la princesse le supplie de la reposer. Sans succès, ils meurent tous les deux et célèbrent leurs noces dans la mort. Et ça, j'adore. Oui, je suis une fille qui aime le morbide et je l'assume parfaitement. Ce qui reste, je trouve, ambiguë dans ce tableau, c'est la manière dont Millais représente la supplication de la jeune femme qui voit la tempête se rapprocher : on dirait une scène de rapt. Si on ne nous avait pas raconté cette histoire au moment où je voyais le tableau, je me serais dit que c'était un enlèvement et non pas une scène d'amour cherchant à braver la mort. Du coup, j'en tire une conclusion tout à fait amère : l'amour est un rapt, une fois que l'on est condamné à aimer une personne, il n'y a plus de sortie et on ne se rend plus compte que l'on est un être humain complet, qu'on n'a pas forcément besoin de l'autre pour s'en sortir. Déprimant.
    Je vais retourner vivre à Bisouland et me dire que l'amour, c'est cool, plein de petits oiseaux. Parce que ce tableau, ça a été une claque dans la figure. 
    Du coup, vous l'avez deviné, mon tableau préféré de toute l'exposition entière totale complète, c'est celui que vous pouvez voir à droite : Andromède de Sir Edward J. Poynter. Vous savez, c'est l'histoire de cette jeune femme, fille du roi d’Éthiopie, qui est accrochée à un rocher afin d'être sacrifiée au monstre marin de Poséidon avant d'être secourue par Persée. Ici, on se trouve juste avant que Persée n'arrive pour la sauver. Et je trouve que ce nu allie à la fois courage féminin et fatalité. Ici, c'est la femme sans l'homme, qui accepte son destin et qui reste dans une pause gracieuse, sereine. J'aime la façon dont la nature se déchaîne autour d'elle, dont le bleu devient violent (alors que c'est une couleur plutôt calme, en principe). De plus, dans le drapé, j'ai l'impression de voir la forme d'un monstre, comme si celui-ci était déjà sur Andromède et qu'il avait été enroulé autour de son corps tout au long de sa vie (en quelque sorte). Ca me donne le sentiment que l'on porte en/sur nous le monstre qui pourrait nous tuer, et qu'une fois nu face à lui, il ne reste plus grand chose à faire, si ce n'est accepté cette fatalité ou la combattre.

    Voilà pour ce petit compte-rendu d'exposition ! J'espère que cela vous aura plu. Si vous avez l'occasion d'aller au musée Jacquemart-André, n'hésitez pas, c'est une très bonne exposition malgré son prix élevé. Vous avez jusqu'au 20 janvier 2014 pour la voir. Moi, j'en ressors satisfaite, étonnée et convaincue que les expositions sont le bien de l'humanité.
    Je vous souhaite une bonne journée/soirée/nuit et à bientôt !

lundi 4 novembre 2013

De tout, mais de rien (4)

Les livres acquis ces derniers temps :)

    Les articles "De tout, mais de rien" sont mes préférés. Je peux divaguer comme je le souhaite sans être trop sérieuse. Je vais donc commencer par vous parler de livres ! En une semaine ma bibliothèque s'est agrandie de tout ce que vous voyez ci-dessus.
    Mercredi dernier, j'ai eu le plaisir de (re)voir Alacris, Matilda, Jamestine et rencontrer Alexandra. Nous sommes allées à l'exposition "Désirs & Volupté à l'époque victorienne" au musée Jacquemart-André dont je vous parlerai prochainement. Matilda, compatissante du boulot que j'ai à faire sur mon mémoire cette année, m'a offert le roman L'Echange de Brenna Yovanoff dans lequel je suis actuellement plongée (au lieu de bosser sur Musset, Gautier et Chateaubriand (merci Matilda ! :p)). Pour l'heure, j'aime beaucoup cette lecture, elle est plutôt divertissante et intrigante.
    Durant cette folle journée, nous sommes aussi allées à St Michel pour faire le tour des librairies (je passe devant tous les jours, ça fait du bien d'y aller avec des amies et de traîner sans être pressée par le temps et les cours). Là-bas, je me suis "lâchée" chez Boulinier où j'ai trouvé quatre livres pour moins de 6€ (la magie Boulinier !) : Mateo Falcone (et autres nouvelles) de Mérimée pour 0,50€ ; Les Filles du feu / Les Chimères de Nerval (2€) ; Autobiographie d'un amour d'Alexandre Jardin (1€) ; et La Fille au pinceau d'or de Marie Bertherat (1€50). D'ordinaire, je n'aime pas trop aller à Boulinier, mais à chaque fois que j'y mets les pieds avec Matilda, je trouve des choses intéressantes pour un prix plus ou moins dérisoire !
    Et aujourd'hui, après ma longue journée de cours (une journée de 2h, c'est long !), je suis passée à Gibert Jeune et j'ai acheté un recueil de poésies de Mallarmé dont je vais avoir besoin dans mon cours Poésie & Mythologie, ainsi que le roman de Georgia Caldera, Les Larmes Rouges (T1 : Réminiscence) que je voulais m'acheter depuis des lustres ! Je le cherchais partout ces dernières semaines et là, il est apparu devant moi comme si de rien n'était. Je n'ai entendu que du bien de ce roman et j'espère le lire prochainement (comme il est plutôt épais, je ne veux pas le commencer avant les vacances de Noël, trop de travail à faire d'ici là). Mais d'aspect, c'est un très beau livre, J'ai Lu s'est déchaîné sur la présentation ! C'est magnifique !
    Sinon, le weekend dernier, je suis rentrée un peu à Reims et j'ai été gâtée ! Après la mort de mon appareil photo numérique, les caprices de mon réflex, j'ai acquis un excellent bridge dont les options sont géniales ! (le mode "dramatique" est juste délicieux, tout comme le grand angle, celui qui ravive les teintes et il y a une option CHAT ! Je vous jure !). Bref, ce bridge me permettra peut-être d'ouvrir une chaîne youtube dans quelques temps. Je médite là-dessus depuis plusieurs mois et dès que j'aurai le déclic, j'en parlerai ici.

    En repartant hier, j'ai aussi supplié ma soeur de me prêter quelques uns de ses dvds de Miyazaki (l'article d'Alacris m'en a tellement donné envie !) et je suis donc repartie avec : Le Chateau dans le ciel, Princesse Mononoké, Le Chateau Ambulant, Le Voyage de Chihiro. J'ai regardé Le Chateau Ambulant hier en rentrant et je l'ai trouvé particulièrement magnifique. J'ai aimé tous les personnages, la symbolique de l'histoire sur l'amour, la guerre, la beauté. C'est une histoire pleine de poésie, de magie... De Miyazaki, je ne connaissais que Mon voisin Totoro (que j'adule) et je me rends compte que ses animations plus adultes sont splendides. C'est assez particulier, je comprends les gens qui n'aiment pas, mais globalement, tout est fait pour nous toucher : de la musique au caractère des personnages en passant par les images. J'ai donc hâte de découvrir les autres, surtout Princesse Mononoké. Je reviendrai dessus d'ici quelques temps !

    Pour changer de sujet, en ce moment, je suis dans une période de féminisation totale, je tente d'apprendre les mécanismes de cette chose que je ne comprenais pas il y a encore quelques années. Je n'ai jamais été très "maquillage", "bijoux" ou "fringues". Je me suis mise à aimer les boutiques de vêtements le jour où j'ai eu une bourse et que j'ai perdu trente kilos. Désormais, je dois me convaincre de sortir des magasins sans m'acheter quoique ce soit. Dès que j'entre chez Promod, Etam, ou encore H&M, j'ai envie de tout acheter (ou presque). Le maquillage, je l'ai longtemps dénigré, ne faisant qu'un espèce de trait noir sur ma paupière histoire de dire que j'étais maquillée. A l'heure actuelle, j'utilise des produits hydratants qui se révèlent particulièrement efficaces contre les points noirs (la crème hydratante sephora est ma nouvelle meilleure amie) et je mets tous les jours la BB cream de Shiseido qui est plutôt pas mal. Je ne la rachèterai sans doute pas, mais elle fait une peau plutôt douce et agréable au toucher. Donc si vous me voyez poster des articles beauté prochainement, ne vous en faites pas, c'est normal.
    Je suis aussi quelques chaînes youtube sur le sujet, notamment Bethany Mota que je trouve adorable, lumineuse et très drôle. En plus, elle a une qualité que je reproche souvent aux autres : elle reste naturelle. Certaines filles n'ont plus la même tête lorsqu'elle se démaquille et je trouve ça bien dommage de ne se montrer belle qu'en étant couverte de produits... Bethany Mota est la même avec ou sans maquillage. En plus, comme elle est anglophone, ça me permet de joindre l'utile à l'agréable : j'apprends à me féminiser en même temps que j'améliore mon anglais ! (grâce à elle, je me fais une sorte de gros macaron sur la tête, un chignon énorme et j'adore ça !). 

    Sur ce, je vous prépare deux articles dans les jours à venir, l'un portera sur l'exposition "Désirs & Volupté à l'époque victorienne" et l'autre sera un retour sur Le Prince d'Eté d'Alaya Dawn Johnson. Je me suis rendue compte hier soir que ce roman avait bien plus de qualités qu'il n'y parait et que ce n'est pas qu'un simple roman young-adult qui répond à des codes actuels assez précis. L'auteur est brillante, mais je ne vous en dis pas plus !
    A bientôt fantômes et non-fantômes ! je file travailler sur Musset !