vendredi 19 juillet 2013

Ann Aguirre, Enclave (tome 1)

Ann Aguirre
Enclave (tome 1)


    Résumé : Le monde est ravagé. A la surface, plus rien ne vit, plus rien ne pousse. Les hommes se sont réfugiés dans des villes souterraines : les enclaves.
    L'enclave, c'est ma vie. C'est le lieu qui nous protège des créatures rôdant dans les tunnels, ces Monstres mangeurs de chair humaine. Et moi, je suis celle qui protège l'enclave en retour, celle qui chasse les Monstres. 
    Il faut servir l'enclave. C'est ce que nous disent les Aînés. Mais ce n'est pas ce que dit Del, mon partenaire de chasse. Je ne sais plus qui croire...


Ce que j'en pense

     C'est drôle, quand je lis le résumé, je ne sais plus qui croire non plus. Je suis d'accord avec la quatrième de couverture, mais je ne la trouve pas tout à fait juste, particulièrement sur la première ligne. Je pense que c'est par soucis de spoilers, mais entre des villes souterraines et la réalité du roman, il y a un pas à faire. Du coup, cela me trouble. Mais bon, passons là-dessus, croyez le résumé et vous verrez par vous-même en lisant le roman !
    Pour entrer dans le vif du sujet, j'ai bien aimé ce roman young adult. Après, comme je l'ai dit dans mon article précédent, je pense que ce sera mon dernier livre dans ce genre avant un bon moment. Après The Mortal Instruments et Divergent (mais aussi Le Prince d'Eté), Enclave achève ma croisière dans le monde magnifique des romans jeunes adultes. J'aime toujours autant, je suis satisfaite de cette lecture, mais je sens un agacement grandir en moi quant au schéma narratif. Trèfle est à Enclave ce que Tris est à Divergent, ce que Clary est à TMI, Tess à TID, et June au Prince d'Eté. Et je vous épargne le pendant masculin de ces héroïnes... (même si Jace et Quatre sortent quand même vachement du lot). Bref, les romans young adult sont aussi sympas que le Nutella, mais il est temps pour moi de me mettre au régime... (à base de thriller et de Musset, je pense).
    Si je devais résumer Enclave, je dirais que nous nous trouvons entre le roman dystopique à la mode et le roman post-apocalyptique à la mode. L'auteur a bien visé et nous offre un univers très intéressant, bien développé et qui mérite pas mal d'attention. Le parcours de ces personnages est assez atypique, on ne passe par la phase "adaptation" ou "transformation" de l'héroïne, elle ne subit pas un entraînement de fou pendant tout un livre avant d'arriver à une séquence finale explosive. Dans Enclave, les séquences d'action se baladent d'un bout à l'autre du roman sans jamais épuiser le lecteur, elles sont bien réparties, elles sont justifiées et elles alternent avec des moments plus calmes où l'on apprend à s'attacher à nos héros. Bref, ce roman est maîtrisé par son auteur et on sent qu'il y a beaucoup de travail et de recherche derrière (il y a une note à la fin du livre qui nous mènent aux documents dont s'est inspirée l'auteur). 
Ann Aguirre
    D'autre part, il y a un côté rationaliste dans ce roman : ce n'est pas dans le domaine de l'impossible. Pour nous, évidemment, nous ne voyons qu'une simple fiction, mais le propre de l'anticipation, de la dystopie... etc. c'est d'avoir l'intéressante faculté d'être un futur possible. Un futur où l'Homme - cette espèce cyclique - régresse moralement dans son évolution. Enclave n'échappe pas à cette règle et, bizarrement, ça met bien la pression pendant la lecture. Tout comme nos héros, nous ne savons rien de ce qu'il s'est passé, des raisons qui ont fait que des gens vivent désormais "sous terre" (u_u c'est plus cool que ça). L'espèce humaine se réduit désormais à des petites tribus de survivants, qui ont leur règlement, leur petite dictature personnelle (pour ceux qui se souviennent ou ont vu la fin de la saison 2 de The Walking Dead, le discours de Rick pourrait mener à ce genre d'ambiance, lorsqu'il dit qu'ils ne sont plus dans une démocratie et que c'est lui qui décide). Bref, l'ignorance du lecteur est un grand atout, de même que les zombies ne sont jamais nommés ainsi et qu'on doute, jusqu'au bout, qu'ils soient réellement des zombies (non, ce n'est pas un spoiler, la question se pose très tôt dans le roman). 
    Honnêtement, j'accorde beaucoup moins d'importance aux personnages qu'à l'histoire en elle-même. J'ai beaucoup aimé Trèfle, Del, et les deux autres personnages dont-je-ne-vous-dirais-pas-le-nom. Mais ce sont des héros de romans young adult, donc rien de très surprenant à ce niveau. Le triangle amoureux s'installe peu à peu et personnellement, de ce que j'ai lu du tome 2, ça risque d'ajouter pas mal de vodka sur le feu. 
    Je voudrais développer un peu plus mon article, mais le risque de spoiler est bien trop gros pour que j'ose le faire. D'autant plus que c'est à partir du milieu que je trouve que ce roman devient intelligent et donne à réfléchir, avant ça, nous sommes dans la pure introduction. La fin - à défaut d'être ultra surprenante - promet une suite haute en couleur, avec un changement d'atmosphère énorme et une confrontation entre deux types de modèle de survie qui ne sont pas faits pour s'entendre, mais alors, pas du tout du tout ! Et c'est là qu'on entre dans la véritable dystopie. J'espère que l'auteur va bien développer ce qu'elle nous offre dans un bel emballage de cadeau empoisonné, parce que ça donne envie de connaître la suite.

    Pour conclure, Enclave est un bon roman young adult. Mais si, en ce moment, vous êtes agacés par ce genre, attendez quelques semaines/mois avant de le lire. Il faut y aller sans préjugés, en acceptant qu'il y a forcément une héroïne badass, un futur amoureux badass et torturé, et sans aucun doute un autre héros badass et amoureux de l'héroïne. C'est le contrat qu'on signe en ouvrant ce livre, si vous l'acceptez, vous ne serez pas déçus du voyage, l'univers est excellent, l'intrigue est bien menée et des tas de questions se profilent à l'horizon !
    Sur ce, à bientôt !!