/!\ J'essaie de ne pas spoiler dans cet article,
mais malgré tout, des éléments de l'histoire sont révélés.
J’ai beaucoup avancé dans ma lecture du Dernier Jardin de Lauren DeStefano et certains jugements que j’ai pu porter sur les personnages et l’histoire en générale se modifient un peu. En particulier mon jugement sur Lindin (et celui sur son père). Je vais commencer à parler de son père :
Vaughn me répugne désormais. Lorsque j’ai écrit mon article hier, je n’étais pas encore à la moitié du roman, et ce personnage semblait dégager un côté pathétique de même qu’une profonde antipathie. Bref, il était encore nuancé, peut-être parce qu’on ne le voyait pas encore régulièrement. Mais au fil des pages, la haine que l’on peut éprouver pour lui s’amplifie. Il devient vraiment un monstre de cruauté. Et la magnifique écriture de l’auteur nous plonge d’instinct dans cette colère. On a l’impression que le personnage est à côté de nous, lorsque Rhine parle de lui, on ressent ce qu’elle-même ressent en sa compagnie : « Mais en lieu et place des lèvres chaudes de Linden et d’un sentiment de réconfort, le baiser de Vaughn envoie un million d’insectes ramper le long de ma colonne vertébrale. Père et fils ont beau se ressembler de façon frappante, on ne peut imaginer deux êtres plus dissemblables ».
Et c’est aussi vers ces pages là que j’ai commencé à mesurer l’ampleur d’un personnage comme Linden. Je le décrivais comme cruel par rapport à ce qu’il conçoit avec Cecily, mais sa naïveté, sa douceur et sa pureté ont dominé ce comportement malsain. Peut-être ai-je jugé trop vite ce comportement comme malsain, d’ailleurs. Je l’ai reçu comme une lectrice du XXIème siècle, et non comme une fille se propulsant à l’époque du roman. C’est un monde dystopique, post-apocalyptique et en même temps archaïque. Auparavant, ça arrivait souvent aux jeunes filles de treize ans d’attendre un enfant, et dans notre actualité, la moyenne d’âge doit être proche des vingt-cinq ans. Du coup, j’ai été profondément choquée, mais dans la morale du roman, c’est tout à fait normal pour une jeunesse condamnée à la mort rapide que de procréer durant la fin de l’enfance, au moment où la fille est réglée.
Bref, pour revenir à Linden, il me paraît donc de moins en moins malsain. Il est prisonnier, lui aussi, de cette fausse utopie. Il a grandi avec les mensonges de son père et ne sait pas ce qu’est la liberté. Il l’aperçoit, peut la toucher du bout des doigts, mais à la fin, c’est toujours son père qui l’emporte. Toujours cet homme qui domine. Et Rhine s'en rend compte au fur et à mesure que l'histoire avance. Elle doute. Je doute avec elle.
Vaughn me répugne désormais. Lorsque j’ai écrit mon article hier, je n’étais pas encore à la moitié du roman, et ce personnage semblait dégager un côté pathétique de même qu’une profonde antipathie. Bref, il était encore nuancé, peut-être parce qu’on ne le voyait pas encore régulièrement. Mais au fil des pages, la haine que l’on peut éprouver pour lui s’amplifie. Il devient vraiment un monstre de cruauté. Et la magnifique écriture de l’auteur nous plonge d’instinct dans cette colère. On a l’impression que le personnage est à côté de nous, lorsque Rhine parle de lui, on ressent ce qu’elle-même ressent en sa compagnie : « Mais en lieu et place des lèvres chaudes de Linden et d’un sentiment de réconfort, le baiser de Vaughn envoie un million d’insectes ramper le long de ma colonne vertébrale. Père et fils ont beau se ressembler de façon frappante, on ne peut imaginer deux êtres plus dissemblables ».
Et c’est aussi vers ces pages là que j’ai commencé à mesurer l’ampleur d’un personnage comme Linden. Je le décrivais comme cruel par rapport à ce qu’il conçoit avec Cecily, mais sa naïveté, sa douceur et sa pureté ont dominé ce comportement malsain. Peut-être ai-je jugé trop vite ce comportement comme malsain, d’ailleurs. Je l’ai reçu comme une lectrice du XXIème siècle, et non comme une fille se propulsant à l’époque du roman. C’est un monde dystopique, post-apocalyptique et en même temps archaïque. Auparavant, ça arrivait souvent aux jeunes filles de treize ans d’attendre un enfant, et dans notre actualité, la moyenne d’âge doit être proche des vingt-cinq ans. Du coup, j’ai été profondément choquée, mais dans la morale du roman, c’est tout à fait normal pour une jeunesse condamnée à la mort rapide que de procréer durant la fin de l’enfance, au moment où la fille est réglée.
Bref, pour revenir à Linden, il me paraît donc de moins en moins malsain. Il est prisonnier, lui aussi, de cette fausse utopie. Il a grandi avec les mensonges de son père et ne sait pas ce qu’est la liberté. Il l’aperçoit, peut la toucher du bout des doigts, mais à la fin, c’est toujours son père qui l’emporte. Toujours cet homme qui domine. Et Rhine s'en rend compte au fur et à mesure que l'histoire avance. Elle doute. Je doute avec elle.
Si je m’arrête à nouveau sur les personnages du roman, ce n’est pas parce qu’il n’y a absolument rien d’autre à dire dessus, c’est juste parce que ce livre nous offre des personnages en relief. Ils dominent la page et sortent du papier. Ils sont crédibles, très crédibles.
Je m’interroge donc énormément sur ce roman qui est une véritable surprise pour moi. Comme je l’ai déjà dit quelque part, je n’en ferai pas un coup de cœur, cependant, c’est un livre qui mérite beaucoup d’attention. J’ai déjà lu quelques dystopies (pas beaucoup) et je dois dire que celle-ci est plus profonde qu’il n’y parait. Certes, nous n’avons pas beaucoup de détails dessus, mais on la vit de l’intérieur, sans la surplomber et c’est cela qui la rend d’autant plus dramatique et violente. C’est une dystopie dont on ne sait rien (à l’image de La Route de Cormac McCarthy). Un sentiment étouffant s'en dégage alors.
17h40 ~ Home Sweet Home
Je suis à dix pages de la fin. Le train ne m'a pas autorisé à achever ma lecture, et comme je n'avais pas envie de louper mon arrêt et me retrouver à Château-Thierry, j'ai été obligée de m'arrêter au moment même où le roman devient palpitant.
J'ai de plus en plus d'affection pour les personnages du Dernier Jardin, et plus les pages se tournent, plus je me demande si Rhine prend la bonne décision. Linden est parfait. Si je devais dire qu'il existe UNE utopie dans cette histoire, c'est dans le cœur de ce personnage qu'on peut la trouver. Il est un peu l'homme parfait, le mari idéal, et par la même occasion, celui qui donne à manger à l'oiseau en cage. On se rend compte que si Rhine était un animal sauvage, la bienveillance de Linden, son ignorance, ses faiblesses, tout cela domestique de plus en plus la jeune fille. Et c'est compréhensible. Qui pourrait être indifférent à un homme tel que lui ? Il se sait condamner mais son coeur continue de battre pour d'autres personnes que pour lui-même. Bref, au stade où j'en suis, Linden devient peu à peu mon personnage favoris. Peut-être est-ce dû au fait que Gabriel est absent sur les derniers chapitres du roman... Je n'en sais rien. Peut-être que dans une page, je basculerai à nouveau vers ce personnage là. Pour l'heure, j'admire Linden. Et comme je l'ai dit plus haut, s'il est celui qui prend soin de l'oiseau en cage, il est aussi un prisonnier dans une maison, et Vaughn est celui qui détient les clés de cette maison.
Je m’interroge donc énormément sur ce roman qui est une véritable surprise pour moi. Comme je l’ai déjà dit quelque part, je n’en ferai pas un coup de cœur, cependant, c’est un livre qui mérite beaucoup d’attention. J’ai déjà lu quelques dystopies (pas beaucoup) et je dois dire que celle-ci est plus profonde qu’il n’y parait. Certes, nous n’avons pas beaucoup de détails dessus, mais on la vit de l’intérieur, sans la surplomber et c’est cela qui la rend d’autant plus dramatique et violente. C’est une dystopie dont on ne sait rien (à l’image de La Route de Cormac McCarthy). Un sentiment étouffant s'en dégage alors.
17h40 ~ Home Sweet Home
Je suis à dix pages de la fin. Le train ne m'a pas autorisé à achever ma lecture, et comme je n'avais pas envie de louper mon arrêt et me retrouver à Château-Thierry, j'ai été obligée de m'arrêter au moment même où le roman devient palpitant.
J'ai de plus en plus d'affection pour les personnages du Dernier Jardin, et plus les pages se tournent, plus je me demande si Rhine prend la bonne décision. Linden est parfait. Si je devais dire qu'il existe UNE utopie dans cette histoire, c'est dans le cœur de ce personnage qu'on peut la trouver. Il est un peu l'homme parfait, le mari idéal, et par la même occasion, celui qui donne à manger à l'oiseau en cage. On se rend compte que si Rhine était un animal sauvage, la bienveillance de Linden, son ignorance, ses faiblesses, tout cela domestique de plus en plus la jeune fille. Et c'est compréhensible. Qui pourrait être indifférent à un homme tel que lui ? Il se sait condamner mais son coeur continue de battre pour d'autres personnes que pour lui-même. Bref, au stade où j'en suis, Linden devient peu à peu mon personnage favoris. Peut-être est-ce dû au fait que Gabriel est absent sur les derniers chapitres du roman... Je n'en sais rien. Peut-être que dans une page, je basculerai à nouveau vers ce personnage là. Pour l'heure, j'admire Linden. Et comme je l'ai dit plus haut, s'il est celui qui prend soin de l'oiseau en cage, il est aussi un prisonnier dans une maison, et Vaughn est celui qui détient les clés de cette maison.
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