Veronica Roth
Divergent (tome 2)
Résumé : Le monde de Tris a volé en éclats. La guerre a dressé entre elles les factions qui régissent la société, elle a tué ses parents et fait de ses amis des tueurs. Tris est rongée par le chagrin et la culpabilité. Mais elle est Divergente. Plus que tout autre, elle doit choisir son camp et se battre pour sauver ce qui peut encore l'être...
Lire aussi : Divergent (tome 1)
Ce que j'en pense
/!\ SPOILERS INSIDE /!\ J'en aurais mis du temps à terminer le second volume de la trilogie de Veronica Roth. Le problème ne venait pas d'un désintérêt pour l'aventure de Tris mais plutôt d'un blocage "littérature young-adult" survenu en 2013. J'en ai trop lu, trop vite, au point de faire une overdose. En 2015, je guéris !
J'avais lu les 50 premières pages juste après la sortie du premier film au cinéma l'an dernier. En effet, laissée sur ma faim, une fois la séance finie, je me suis procurée le second tome de Divergent. Pour raison de rédaction de mémoire, j'ai dû stopper ma lecture pour reprendre le boulot. Je me souviens, à ce moment, j'étais coincée entre lettres de motivation, CV, et boulot universitaire. Cette année, c'est toujours un peu pareil mais la sortie de l'adaptation du film a changé le destin. Si ce n'est pour Le Labyrinthe, je lis TOUJOURS les livres young-adult avant de voir la version cinématographique. Quand j'ai su que j'irai voir le film en mars, je n'ai pas pu résister et j'ai repris la lecture de ce volume. Pour faire court, je l'ai préféré au tout premier. Ce second volume est bien plus lourd et sombre que le précédent. Certes, nous ne sommes pas dans la noirceur d'un Hunger Games, mais quand même !
J'ai apprécié la plume de Veronica Roth ici. De plus, j'ai appris à aimer Tris avec l'adaptation du premier film (Shaileene quoi). Ainsi, le personnage ne m'a pas agacé comme ça avait pu être le cas au début. Bien qu'elle n'agisse pas forcément de manière cohérente, elle est touchante à sa manière. Ses relations sont touchantes. J'adore le lien qu'elle a avec Tobias (of course) mais aussi avec Christina (que j'adore pour le coup !). Dans ce tome, on se rend compte que tout ce qu'il s'est passé à la fin du premier (l'attaque des Audacieux sous l'effet de la simulation des Erudits) a laissé d'énormes séquelles chez Tris. Dans le feu de l'action, elle agit de manière impulsive. Elle réfléchit, classe les données qu'elle reçoit et agit dans le meilleur intérêt. Cependant, la mort de Will (...) et celle de ses parents sont de véritables traumatismes pour elle. Et ces traumatismes sont très bien traités dans le roman. Veronica Roth n'en fait pas mille tonne, au contraire, tout est très bien dosé. On comprend les enjeux. Le comportement de Tris, qui pourrait facilement agacer, n'est pas si tordu. En effet, cette héroïne a des tendances suicidaires plutôt hardcore ! Elle mélange sacrifice et suicide, qui, lorsqu'on le lit, ne sont pas si éloignés que ça. Tris cherche une bonne raison de mourir, comme ses parents l'ont fait avant elle et... une bonne partie du roman se base sur cette question : qu'est-ce que l'abnégation ? Pour qui ou quoi puis-je me sacrifier ? Mon sacrifice sera-t-il utile ?
C'est pertinent. Vraiment pertinent. Quand on sait que la littérature jeunesse est majoritairement lu par des... jeunes, eh bien, je trouve cela intéressant. C'est un roman qui parle du deuil mais aussi de ce qu'on hérite de nos parents, et de ce qui nous manque une fois qu'on le perd. Insurgent met en avant des questions adolescentes. Métaphoriquement, c'est quand même l'histoire d'une gamine qui se casse de chez ses parents à 16 ans parce qu'elle n'aime pas leur manière d'envisager la vie, hein ! Et qui, dans notre réalité, n'a pas dit au moins une fois à ses parents : "tu me fais chier ! à 18 ans, j'me casse de cette baraque !". Eh bien Tris a le droit de le faire. La loi leur offre la possibilité. Et l'intrigue dystopique, à côté, permet en même temps de poser la question de la perte et de l'identité.